Gestion des cours d’eau

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L’entretien des bords de rivière

L’entretien des rivières est une gestion équilibrée de la végétation des berges. Cela consiste à l’abattage sélectif des arbres susceptibles de gêner l’écoulement des eaux dans le respect des équilibres écologiques du cours d’eau (zones d’ombres et de lumière, stabilité des berges, abris pour la faune, diversité végétale…).

Pour avoir plus de renseignements sur la gestion des bords de cours d’eau, le Syndicat des Trois Rivières a édité un guide du riverain à l’attention des propriétaires riverains des cours d’eau.

 

Quelle est la procédure à mener avant les interventions en cours d’eau ?

La végétation des berges des rivières doit faire l’objet d’un entretien régulier. Au préalable, il faut connaître le fonctionnement du milieu et les enjeux du bassin versant. Ainsi, en amont des projets, des plans de gestion de la ripisylve sont établis.

Les plans de gestion de la ripisylve sont des outils de programmation pluriannuelle d’entretien et de maîtrise des boisements des cours d’eau. De plus, l’évolution constante des milieux aquatiques et la modification des enjeux nécessitent de réactualiser ou d’élaborer de nouveaux plans de gestion.

 

Localisation d’un embâcle

Les étapes nécessaires pour intervenir en cours d’eau :
– Etablir un état des lieux : prospecter l’ensemble des cours d’eau pour recenser le type de ripisylve, les ouvrages, la morphologie du cours d’eau, les usages, l’occupation des sols, le patrimoine naturel… Puis, des cartes « état des lieux » sont établies.

Identifier les enjeux : réaliser un diagnostic de l’état actuel, en fonction de l’état des lieux et de l’entretien effectué. Après analyse, les enjeux sont identifiés par secteur.

Définir les objectifs de gestion : définir un état souhaité en prenant en compte l’état des boisements, la densité de végétation… A l’issue de cette phase, des cartes « objectifs et entretien » sont élaborées.

Etablir un programme d’actions : à l’aide des cartes réalisées, une comparaison entre l’état actuel et l’état souhaité est effectuée. Les secteurs d’interventions sont ainsi mis en évidence. Les types et les fréquences des opérations sont donc définis.

Mettre en place une Déclaration d’Intérêt Général : à la suite de ces 4 premières étapes, une Déclaration d’Intérêt Général (DIG) est élaborée et fait l’objet d’une enquête publique. Une fois validée, la DIG permet à la collectivité d’intervenir sur l’ensemble des terrains riverains des milieux aquatiques.

Réaliser les interventions : le programme d’actions, établi lors de la 4ème étape, peut alors débuter avec la réalisation de travaux sur les milieux aquatiques.

Le Syndicat des Trois Rivières a réactualisé les plans de gestion sur l’ensemble du territoire.

Ce travail lui permet de réaliser des interventions sur les cours d’eau du territoire dans le cadre d’une gestion cohérente et concertée.

Quelques conseils pour la gestion des bords de rivière dans le Guide du propriétaire riverain.

 

La continuité écologique

Les cours d’eau sont des milieux vivants. Ils se caractérisent par un flux d’eau mais aussi de sédiments et d’espèces piscicoles.

De nombreux ouvrages (seuils, buses, parties couvertes…) ont été construits depuis l’antiquité. Beaucoup de ces aménagements sont encore nécessaires pour soutenir les activités socio-économiques sur les territoires.
Pour autant, certains aménagements ont des effets néfastes sur la qualité de l’eau :
– en ralentissant les écoulements, l’eau se réchauffe, le taux en oxygène diminue et l’évaporation augmente.
– en portant atteinte à la biodiversité par le cloisonnement des aires de répartition des espèces.
– en piégeant les matériaux et en perturbant le transport des sédiments de l’amont vers l’aval et ainsi en créant des déséquilibres à l’origine de phénomène d’incision.
– …

Il est donc nécessaire d’assurer un équilibre entre les enjeux écologiques et les enjeux liés aux usages.

La continuité écologique permet d’assurer la libre circulation des sédiments et des espèces aquatiques.

Pour de nombreux cours d’eau, la restauration de cette continuité écologique est indispensable pour atteindre le bon état des eaux.

 

Principe de la continuité écologique

La présence d’un obstacle a pour conséquence :

En amont :

– Diminution des vitesses des écoulements.
– Dégradation de la qualité des eaux.
– Colmatage des sédiments.

En aval :

Lessivage des sédiments les plus fins = pavage des fonds.

Exemple d’aménagement ou de suppression d’un obstacle :

La continuité écologique permet de rétablir :

La remise en circulation des sédiments.
– La diversification des écoulements.
– Le retour progressif des espèces.

Un cours d’eau c’est :

Roche mère  
+
Flux d’eau   Montagne vers la mer
+
Flux de sédiments  Montagne vers la mer
+
Espèces piscicoles Montagne vers la mer et inversement

 

Classement des cours d’eau

Les objectifs du classement sont :
– La préservation de la continuité écologique sur des cours d’eau à valeur patrimoniale.
– La réduction de l’impact des obstacles existants notamment sur les cours d’eau identifiés.

L’article L214-17 du Code de l’Environnement précise les obligations relatives aux ouvrages.

Liste 1 Liste 2
Outil de principe de non dégradation Impose la mise en conformité des ouvrages existants dans un délai de 5 ans
– Cours d’eau jouant le rôle de réservoir biologique.
– Une protection complète des poissons migrateurs est nécessaire.
– Aucune autorisation ou concession ne peut être accordée pour la construction de nouveaux ouvrages s’ils constituent un obstacle à la continuité écologique.
– Cours d’eau où il est nécessaire d’assurer le transport suffisant des sédiments et la circulation des poissons migrateurs.
– Tout ouvrage doit y être géré, entretenu et équipé.
Les obligations s’appliquent à la date de publication des listes. Les obligations s’appliquent, à l’issue d’un délai de cinq ans après la publication des listes, aux ouvrages existants régulièrement installés.
– l’Adret
– La Cance
– la Combe noire
– le Cansonnet
– la Deûme, en amont de Bourg-Argental et ses affluents
– l’Eure
– Le Malbuisson
– le Médet
– le Moure
– le Riotet et ses affluents
– la Thine
– La Valencize
– le Vaudinet
– le Vergelet
– La Cance, de sa confluence avec la Deûme à sa confluence avec le Rhône
– Le Riotet
– La Valencize

 

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Abattage d’arbres, exemple du ruisseau de l’Argental

Afin de redynamiser la végétation des berges du ruisseau de l’Argental, des travaux de restauration de la végétation ont débuté fin février 2016 et ont duré plusieurs semaines.
L’objectif est d’avoir, à moyen terme, une ripisylve avec des espèces variées et des classes d’âges des arbres différents.

Sur le ruisseau de l’Argental, et sur le secteur des travaux, la ripisylve était soit non entretenue depuis des années sur le secteur des gorges, soit entretenue de manière sévère sur les secteurs exploités et urbanisés.

Ainsi, dans le cadre de son programme de gestion du lit et des berges des rivières, le Syndicat des Trois Rivières a entrepris de réaliser des travaux de restauration de la végétation des berges du ruisseau de l’Argental sur les communes de La Versanne et de Bourg-Argental, sur un linéaire d’environ 4,5 km de rivière.

Abattage sélectif sur la ripisylve du ruisseau de l’Argental – Bourg-Argental

Les travaux réalisés sont :

– L’abattage et la mise en dépôt d’environ 700 arbres de diamètre entre 10 cm à plus de 60 cm.
Les travaux d’abattage concernent principalement les arbres penchés, vieillissants… mais aussi la réalisation de recépage des cépées afin de rajeunir la végétation.
Les bois ont été évacués et stockés hors d’atteinte de crue pour éviter leur départ lors des montées d’eau et la formation d’embâcle.

– Les rémanents et les bois non valorisables ont été broyés et laissés en berge.

– Les 15 embâcles existants obstruant le cours d’eau ont été démontés, débités et les bois ont été transportés en berge.

Afin de ne pas abîmer les berges, notamment sur les parcelles sensibles, l’entreprise mandatée pour réaliser les travaux utilise la méthode de débardage à cheval. Cette technique est appréciée par le Syndicat des Trois Rivières car elle permet de travailler plus en douceur sur des parcelles privées.

En amont de la réalisation des travaux, un marquage des arbres a été effectué par les techniciens du Syndicat des Trois Rivières pour préparer le chantier. Une autorisation par conventionnement a été passée avec les propriétaires riverains pour la réalisation de ces travaux.

La végétalisation et la stabilisation des berges, des talus et des zones d’expansion de crue

Végétalisation de la berge de la Deûme – Annonay

Cinq secteurs ont été aménagés entre les bâtiments rive droite et l’aval de l’ancien pont Arnaud. Les techniques utilisées pour stabiliser et végétaliser les berges sont diverses et de type génie végétal.

Sur les secteurs les moins perturbés, des hélophytes sont plantées en pied de berge et les parties supérieures sont enherbées.

Sur les secteurs plus perturbés et pour stabiliser les berges, des fascines de saules sont mises en place avec la plantation de boutures.

Le fascinage est une technique de protection de pied de berge. Il est réalisé par la mise en place de branches vivantes de saules, en alternance avec des matériaux terreux, entre deux rangées de pieux. La base des branches est ancrée dans la terre et l’extrémité est dirigée côté cours d’eau.

Développement de la végétation sur les berges de la Deûme – Annonay

Enfin, des arbustes sont plantés pour recréer une ripisylve tout en maintenant l’accès à la rivière. Les espèces utilisées sont adaptées au bord de rivière telles que le saule, le cornouiller, le noisetier ou encore le fusain d’Europe.

Ces aménagements ont donc vocation à protéger les berges, grâce aux systèmes racinaires des plantes qui maintiennent la terre des berges, et à renaturer le cours d’eau, tout en laissant libre l’écoulement de l’eau en période de crue.

Les travaux ont été réalisés par une entreprise privée au cours du printemps 2010.

Aménager des abreuvoirs pour protéger la faune des cours d’eau

Dans le cadre du site Natura 2000 « Vallons et combes du Pilat Rhodanien », le Syndicat des Trois Rivières s’est engagé dans un partenariat avec le Parc Naturel Régional du Pilat et un agriculteur volontaire pour réaliser 3 abreuvoirs à bovins sur le ruisseau de la Valencize sur la commune de Pélussin.
Les objectifs de Natura 2000 sont notamment la conservation de la biodiversité, le maintien et la restauration des fonctionnalités écologiques et la préservation de l’activité agricole.

L’équipe rivière du Syndicat des Trois Rivières a réalisé les travaux qui consistent à :
– Fixer les pieux.
– Décaisser pour poser une longrine au sol afin de maintenir le pavage.
– Poser les longrines, qui servent à délimiter la zone d’abreuvement.
– Réaliser le pavage en galets pour stabiliser les berges.
Deux abreuvoirs ont été réalisés pendant l’été 2013 et le troisième en juillet 2014.

Etapes de la mise en place de l’abreuvoir :

L’objectif de cet aménagement est d’éviter que le bétail divague dans le cours d’eau car le piétinement et la mise en suspension du sable sont préjudiciables pour la faune piscicole. Ces abreuvoirs permettent également de limiter les zones d’érosion de berge et de préserver la ripisylve en contrôlant les points d’eau et en incitant le bétail à aller boire sur ces secteurs aménagés.

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Diversification des écoulements de la Deûme

Afin d’améliorer l’habitat piscicole, des travaux de pose de blocs ont été réalisés sur la rivière Deûme à Annonay et à St Marcel-lès-Annonay.

Le bon état écologique des cours d’eau peut se déterminer avec la bonne santé de la population piscicole.
Plusieurs facteurs peuvent agir sur la faune : la qualité et la quantité d’eau mais aussi l’habitat (diversité des caches, granulométrie, écoulement…)
Sans un habitat varié de qualité, les poissons peuvent avoir des difficultés à assurer tout ou partie de leur cycle biologique. Cela peut aboutir, à terme, à la disparition de certaines espèces.

Outre la quantité et la qualité, sur lesquelles travaille déjà le Syndicat des Trois Rivières, il convient, sur certains tronçons de cours d’eau, de restaurer ou d’améliorer l’habitat piscicole.

La pose de blocs a pour rôle d’accélérer localement la vitesse de l’eau, d’augmenter sa teneur en oxygène dissous et de créer des caches (abris pour la faune) sur des secteurs déficitaires.

La Deûme à Annonay :

Avant travaux
Après travaux

La Deûme à Saint-Marcel-lès-Annonay :

Avant travaux
Après travaux

Les blocs sont issus de carrières locales et ont, de fait, les mêmes caractéristiques que la roche présente dans le cours d’eau.

Le Syndicat des Trois Rivières œuvre pour la continuité écologique à travers plusieurs projets sur les cours d’eau prioritaires et selon les opportunités :

Le ruisseau de la Pinsole

Deux anciennes buses présentes sur le ruisseau de la Pinsole (commune de Vanosc) et qui n’ont plus d’utilité ont été supprimées.

Passage busé avant les travaux
Passage busé pendant travaux
Site après travaux

Le ruisseau de la Brétonnière

Une buse permettait de faire passer le ruisseau de la Brétonnière sous une route forestière, sur les communes de Graix et Thélis-la-Combe. L’objectif était de rétablir le transit sédimentaire et piscicole en remplaçant la buse par un ouvrage franchissable par les espèces piscicoles et les sédiments, tout en maintenant la route forestière.
Les travaux ont consisté à :
– Supprimer la buse.
– Mettre en place des cadres d’une dimension supérieure (4,5 m²).
– Reconstruire un lit à l’intérieur de l’ouvrage.
– Remettre en état le site (berge et lit du ruisseau).

Ces travaux ont été réalisés à la fin de l’été 2017, pendant une période de basse eau.

 

Ci-dessous quelques photos du site :

La rivière Cance

Sur sa partie aval, d’Annonay à la confluence avec le Rhône, soit plus de 15 km, la Cance compte 7 seuils ou levés qui permettaient d’alimenter des équipements (hydroélectriques, irrigation…).

Afin de rétablir la continuité écologique, l’ensemble de ses ouvrages a du se mettre en conformité avec la réglementation.
Sur 5 ouvrages, les divers aménagements pour rétablir la continuité écologique ont été réalisés par les propriétaires.

Sur les deux derniers seuils, sans activité économique, le Syndicat des Trois Rivières a mené une étude afin de déterminer la solution la plus adaptée.
Cette étude a préconisé d’effacer le seuil de Font Besset et le seuil de Moulin sur Cance.

En concertation avec les propriétaires, le Syndicat des Trois Rivières a réalisé les travaux de restauration de la continuité écologique sur ces 2 ouvrages à l’automne 2017..

L’objectif de ces travaux est la restauration de la continuité écologique (libre circulation des sédiments et des espèces).

Ces travaux d’effacement de seuils ont été réalisés par le Syndicat des Trois Rivières en période d’étiage afin de minimiser l’impact des travaux sur le cours d’eau.

Seuil de Moulin sur Cance

Les blocs et les galets du seuil de « Moulin sur Cance », en grande partie ruiné, ont été démantelés. Le lit du cours d’eau a été remis en état et les berges ont été végétalisés.
Le seuil, d’une hauteur de 2,5 m, fait aujourd’hui place à un lit naturel reconstitué avec une pente douce d’environ 2,5 %.

Avant travaux d’effacement
Après travaux

Seuil Font Besset

Le seuil de Font Besset, d’une hauteur d’environ 2 m et constitué de pierres brutes maçonnées, a laissé place à un lit naturel reconstitué, avec une pente faible de 2,5 %. Seul reste en place les ancrages du seuil sur chaque rive afin de garder une trace de ce patrimoine.

 

Avant travaux d’effacement
Après les travaux (finalisation du chantier)

 

Ainsi, ces travaux permettent de rétablir la continuité écologique sur la Cance sur plus de 17 km de cours d’eau, entre Annonay et sa confluence avec le Rhône.

Les autres ouvrages, ayant encore un usage économique, ont été équipés par leurs propriétaires de passes à poissons et de vannes de dégravement.

Le projet a reçu des aides publiques de l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse, du programme européen FEDER géré par la Région Auvergne-Rhône-Alpes et du Département de l’Ardèche.

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à venir…