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Pêche électrique de suivi des populations

La majeure partie des cours d’eau sur le territoire du Syndicat des Trois Rivières sont des rivières à truite. En montagne les eaux sont fraîches et de bonne qualité. Les habitats aquatiques y sont riches et diversifiés. La faune piscicole trouve les conditions optimums pour se développer. En aval des centres urbains, la qualité des cours d’eau peut parfois être altérée et les ruisseaux de piémont subissent des assecs de plus en plus sévères.

Afin de connaître l’état des populations de poissons, des pêches électriques sont réalisées soit dans le cadre d’études spécifiques soit dans le cadre des suivis piscicoles effectuées par les Fédérations Départementales de Pêche et de Protection du Milieu Aquatique.

Ces inventaires démontrent que dans les cours d’eau de montagne et de plaine avec une qualité et une quantité d’eau suffisante les populations piscicoles suivent un développement naturel sans que le recourt à de l’alevinage soit nécessaire. Ces cours d’eau sont en gestion patrimoniale. Dans certains cours d’eau, les truites dénombrées sont largement plus nombreuses que les quantités théoriques attendues. Ceci s’explique par la grande qualité du milieu, des habitats et la maîtrise des pressions souvent humaines pouvant engendrer des perturbations importantes (pollutions, prélèvements d’eau …).

Le peuplement piscicole

Truite fario

Les cours d’eaux présents sur notre territoire abritent une population piscicole de type salmonicole (truites) avec les espèces d’accompagnement (vairons, blageons, goujons, loches  chevesnes). De ce fait, les cours d’eau sont essentiellement classés en première catégorie piscicole (dominance de salmonidés).

Seuls la Cance en aval d’Annonay jusqu’au Rhône, le Torrenson et quelques lacs comme (le lac du Ternay et le lac de Vert) sont classés en seconde catégorie piscicole, c’est-à-dire avec une dominance de cyprinidés (poissons blancs).

La majeure partie des cours d’eau du territoire font l’objet d’une gestion patrimoniale de la faune piscicole, c’est-à-dire une gestion basée uniquement sur une reproduction naturelle des peuplements piscicoles, sans déversement de poissons issus de pisciculture.

Seuls quelques secteurs en seconde catégorie piscicole ou classés en gestion patrimoniale différée dans les Plans Départementaux pour la Protection des milieux aquatiques et la Gestion des ressources piscicoles (PDPG) gérés par les Fédérations Départementales de Pêche peuvent faire l’objet de déversements de poissons. Ces déversements visent à soutenir les populations déjà présentes mais ne pouvant pas accomplir tout ou partie de leur cycle naturel en raison de conditions quantitatives ou qualitatives de la ressources en eaux ou des milieux défavorables.

De manière générale, les truites fario sont très largement présentes sur l’ensemble du territoire. Seuls les petits cours d’eau de piémont subissant des assecs, de plus en plus récurrents, sont fortement perturbés au niveau piscicole.

Certains plans d’eau peuvent également favoriser la dissémination de certaines espèces piscicoles indésirables comme la perche soleil (Lepomis gibbosus), le poisson chat (Ictalurus melas), le pseudorasbora (Pseudorasborad parva)…

Les principales espèces piscicoles :

– La Truite fario : espèce emblématique, c’est le seul poisson à être présent partout dans le réseau hydrographique.
– Le Vairon : espèce d’accompagnement typique de la Truite fario. Il est bien répandu. La plus belle population se situe entre Villevocance et Annonay.
– Le Goujon : c’est une espèce qui tolère la pollution. L’amélioration de la qualité de l’eau contribue néanmoins à son développement. Il est bien présent sur les parties avals et médianes de la Cance et de la Deûme.
– La Loche franche : cette espèce d’accompagnement de la truite est peu abondante dans le bassin. Ce poisson de « friture » se rencontre surtout sur la Deûme entre Annonay et Bourg-Argental.
– Le Chevaine : c’est l’espèce opportuniste par excellence. Elle domine les peuplements des milieux perturbés notamment sur la partie aval de la Deûme et sur la Cance en aval d’Annonay.
– Le Blageon : ce poisson méridional n’est présent que sur la Cance. Une belle population est présente en aval de Villevocance.
– Le Gardon : ce poisson est présent de manière spontanée dans les Gorges de la Cance. Ailleurs, il s’agit de sujets échappés des lacs.

 

Le peuplement astacicole

D’un point de vue astacicole, l’écrevisse autochtone, l’écrevisse à pieds blancs (Austropotamobuis pallipès) encore présente en certains points du territoire est en nette régression en raison des impacts du changement climatique (hausse des températures des eaux) et des atteintes au milieu. La prolifération des écrevisses exogènes telles que les écrevisses américaines (Orconectes limosus) et l’écrevisse signal (ou de Califormie, Pacifastacus leniusculus) fait peser un risque important sur les dernières populations d’écrevisses à pieds blancs du territoire.

L’écrevisse à pieds blancs

Description : l’écrevisse à pieds blancs (Austropotamobius pallipes) est un petit crustacé de 12 cm environ. De coloration brun-verdâtre dessus, le dessous est blanchâtre. Elle peut vivre de 8 à 10 ans. Elle est extrêmement sensible à la peste des écrevisses véhiculée par les écrevisses dites « américaines » qui en sont porteuses saines.

Habitat : cette espèce vit dans les eaux courantes et fraîches des torrents et petites rivières de bonne qualité. Elle affectionne particulièrement les cours d’eau riches en blocs et pierres avec une présence importante de racines en berge. Elle ne supporte pas la pollution.

Activité : l’écrevisse est active essentiellement la nuit. La journée, elle se maintient dans son abri.

Reproduction : l’accouplement a lieu en automne lorsque l’eau est en dessous de 10°C. Elle pond entre 40 à 200 œufs que la femelle conserve et incube sous sa queue jusqu’à l’éclosion qui a lieu de mai à juillet.

Alimentation : l’écrevisse à pieds blancs se nourrit principalement de végétation, mollusques, macro-invertébrés, vers…

Répartition : présente sur tout le territoire français, son aire de répartition est en forte régression en lien avec la dégradation de la qualité des cours d’eau.

Répartition locale : un inventaire a été mené au cours de l’été 2006 par le Syndicat des Trois Rivières en partenariat avec les associations de pêche. Historiquement présente sur tous les cours d’eau en amont d’Annonay, elle est aujourd’hui présente que sur quelques kilomètres de deux petits cours d’eau situés sur les têtes de bassin versant.

Statut de l’espèce : en voie de disparition, l’écrevisse est strictement protégée au niveau national.

Impact écologique : cette écrevisse autochtone est en forte régression sur le territoire national. Sa pêche est réglementée voire interdite sur certains cours d’eau. Elle peut faire l’objet de mesures réglementaires de protection spécifiques.

Les autres espèces locales

Le castor

Description : le castor (Castor fiber) est un rongeur de la famille des Castoridés au corps massif et trapu reconnaissable à sa queue écailleuse. Les adultes ont une taille comprise entre 90 et 120 cm (dont 30 à 40 cm pour la queue) et un poids de 12 à 38 kg.

Habitat : eaux douces et courantes, la présence d’une ripisylve est indispensable.

Activité : essentiellement nocturne, il passe la journée dans son abri généralement un terrier creusé dans la berge dont les entrées sont situées sous l’eau. Le castor vit en groupe familial dont le territoire s’étend sur 1 ou 2 km de cours d’eau.

Reproduction : le castor a une portée annuelle de 1 à 3 petits qui naissent d’avril à juillet.

Alimentation : végétale uniquement. En été, il se nourrit principalement de plantes aquatiques et de feuilles. De l’automne au printemps, il abat des arbustes voire des arbres pour se nourrir de l’écorce et des rameaux.

Répartition : historiquement, le castor occupait l’ensemble du territoire français. Chassé, piégé, une centaine d’individus subsistait à la fin des années 1800. Aujourd’hui, le castor est une espèce protégée, elle est actuellement de nouveau bien présente sur le bassin du Rhône entre Lyon et la Méditerranée.

Répartition locale : une famille est installée depuis longue date sur la basse Cance (communes de Vernosc et Quintenas). Des individus sont à priori à la recherche de nouveaux territoires comme l’attestent des indices de présences relevés dans la vallée de la Vocance. Par contre, aucune présence de castors n’a été signalée sur la Deûme. La partie couverte à Annonay semble lui aiguiser quelques réticences.

Le triton crêté

Description : le triton crêté (Triturus cristatus) est le plus grand représentant de la famille des tritons, les femelles peuvent atteindre 18 cm.

Habitat : eaux stagnantes assez profondes et riches en végétation.

Activité : après un hivernage assez long hors de l’eau, on rencontre les premiers tritons en mars. D’un naturel assez lent, ils se déplacent sur le fond de la mare, dans les zones peu profondes. A la fin de l’été, ils quittent de nouveau la mare pour mener une vie terrestre.

Reproduction : après l’accouplement la femelle pond environ 300 œufs blanchâtres sur les feuilles des plantes aquatiques. 15 à 20 jours plus tard, les larves éclosent et mènent une vie indépendante. Après la métamorphose, les jeunes tritons quittent la mare pour se réfugier sous les pierres ou les souches d’arbres.

Alimentation : aon régime alimentaire est composé de petits insectes, de larves, de mollusques, de têtards, de lombrics, de limaces.

Répartition : il est présent sur une grosse moitié nord de la France. Ses effectifs sont en très forte régression notamment en raison des pollutions et de la disparition des zones humides.

Répartition locale : cette espèce de triton n’était pas connue en Ardèche. Elle a été découverte récemment, d’abord dans la région de Crussol puis en 2004 par Vincent Palomares sur les communes de Saint Cyr et Vernosc, essentiellement dans de petites mares sur des secteurs de pâturage. Il s’agit des seules données pour le département de l’Ardèche.

Statut de l’espèce : le triton crêté est protégé sur tout le territoire français.

Le cincle plongeur

Description : le cincle plongeur (Cinclus cinclus) est un petit oiseau trapu et rondelet aux ailes courtes, larges et arrondies et à la queue courte souvent relevée. De couleur brun chocolat il est reconnaissable à sa gorge et poitrine d’un blanc pur. Il mesure environ 18 cm pour un poids de 55 à 75 g.

Habitat : il affectionne particulièrement les eaux rapides des rivières et torrents avec présence de blocs et rochers.

Activité : iiurne. C’est un oiseau solitaire. Il se nourrit sous l’eau. Il plonge et nage avec aisance. Il peut rester immergé jusqu’à 10 secondes.

Reproduction : il construit un nid imposant de mousse surplombant la rivière. Il pond 4 à 5 œufs deux fois par an entre mars et mai. Il peut vivre jusqu’à 8 ans.

Alimentation : il se nourrit essentiellement d’insectes et larves aquatiques qu’il recherche en marchant sur le fond de la rivière en remontant le courant.

Répartition locale : c’est un oiseau bien présent sur les rivières du bassin versant de la Cance. On peut même l’observer sur la Cance en plein centre-ville d’Annonay.

 

Il existe bien d’autres espèces, on peut citer notamment : le martin pêcheur, le lézard hispanique, le hibou grand duc…

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On peut citer quelques espèces :

  • Les écrevisses américaines : Orconectes limosus, signal (Californie).
  • Les poissons : la perche soleil, le poisson chat, le pseudorasbora.

Le moustique tigre, qui a besoin d’eau pour se développer mais pas qui n’est pas lié directement aux milieux aquatiques, pour en savoir plus.

D’autres espèces, comme la pyrale du buis, modifient les paysages autour des cours d’eau. La basse vallée de la Cance a changé de visage depuis l’invasion de cette chenille.

 

Description de quelques espèces exotiques envahissantes :

Ecrevisse Signal ou de Californie

Pacifastacus leniusculus (Dana 1582)

Description :

Taille : jusqu’à 12 cm voire à près de 20 cm.

Couleur : face ventrale des pinces rouges avec une tache blanche à la commissure des pinces.

Biotope : Petits cours d’eau  et lacs jusqu’à des profondeurs de plusieurs mètres (20 mètres).

Régime alimentaire : Omnivore (végétation, mollusques, macroinvertébrés, vers…)

Reproduction : En septembre-octobre (fécondation) avec une éclosion des œufs (200-300) avril-mai puis émancipation des larves.

Impact écologique : L’écrevisse signal est peu exigeante en termes de qualité du milieu. Elle supporte des taux d’oxygène dissous moindre que d’autres espèces et elle supporte aussi des températures d’eau supérieures à 25 °C.

Elle propage un germe fongique (Aphanomycose) qui est fatal pour les écrevisses à pieds blancs (écrevisses autochtones).

L’écrevisse signal est notamment agressive envers les autres espèces d’écrevisses avec qui elle entre en contact.

 

Ecrevisse Americaine

Orconectes limosus (Rafinesque 1817)

 

Description :

Taille : jusqu’à 12 cm.

Couleur : brune, noire ou verte. Abdomen en 6 segments avec des taches marron-rouge sur sa face dorsale.

Biotope : Petits cours d’eau, plans d’eau et lacs.

Régime alimentaire : Omnivore (végétation, mollusques, macroinvertébrés, vers, poissons morts…)

Reproduction : Ponte des œufs (450) avril-mai puis émancipation des larves. Les œufs sont conservés sous la queue de la femelle le temps nécessaire à l’éclosion et au développement des larves.

Impact écologique : Depuis son introduction il y a plus de 100 ans, elle peuple maintenant l’ensemble du territoire français. Elle colonise les cours d’eau au détriment des écrevisses autochtones (pieds blancs).

Elle est vectrice de la peste de l’écrevisse et de la maladie de la porcelaine (parasitose) qui atteignent et déciment les espèces autochtones.